Lara Kantardjian


Excerpts from The Sublime Void ~ collaboration with Franz

Images on film by Lara Kantardjian except where indicated*

Words by François René except 2 where indicated* | All rights reserved


Je ferme les yeux / Zen state

Je ferme les yeux

Une bouffée ou deux
Dans ma tête un loup
Un Pierrot fou
Ce bruit d’une Vespa
N’est-ce pas?
Puis une promenade dans les bois
Un chien qui aboie
Une louve généreuse
Les cheveux blonds d’une semeuse
Je ferme les yeux
Une bouffée ou deux
Une méduse pourpre dans les vagues
Mon esprit qui divague
Une portière qui claque
Des navettes sur le lac
Je ferme les yeux
Plus qu’une bouffée
Plus deux…

© François René
11.10.15

I close my eyes

A breath or two
In my head a wolf
A mad Pierrot
The sound of a Vespa
Is not it?
Then a walk in the woods
A barking dog
A generous wolf
Blond hair of a sower
I close my eyes
A breath or two
A purple jellyfish in the surf
My mind wandering
A door slamming
Shuttles lake
I close my eyes
More than a puff
Two more…

© François René
11.10.15

Sous les pavés, la plage ! Urban wilderness

Sous les pavés, la plage !

Sur les traces des mirages
Des enfants sans âge
Au versant des dunes sauvages
Tes pas et mes pas foulent la plage
Déserte…

© François René
07.10.15

Under the paving stones, the beach !

In the footsteps of mirages
Children ageless
The slope of wild dunes
Your steps and my feet trample the beach
Deserted …

© François René
07.10.15

after the rain

Une rose
Telle une épave
Mourante dans une flaque noire d’encre
Une heure à peine après la fin du marché aux fleurs
Égarée d’un bouquet de mariée
Eclaboussée par les dernières larmes perdues
D’une averse de septembre
Une rose trempée
Recueillie tendrement
Comme une pauvre aumône
Par la main du sans- abri
Assis au bord du chemin
Simple histoire d’ amour
De banlieue…

© François René
17.09.15

A pink rose
As a wreck
Is dying in a black ink water
One hour after the end of a flower market
Dropped from a wedding bouquet
Splashed by the last lost tears
Of a september shower
A wet rose
Picked up tenderly
As a poor alms
By the homeless man’s hand
Sitting on the curb
Simple suburb
Love story…

© François René
17.09.15

Within limits

Dans des limites

Le vide plain
Une ère de solitude
Un destin d’habitudes
Au néant le tremplin

Jardinier de ma raison
D’être ou de pas être
Sans dieu ni maître
Egal en toutes saisons

Un carré vierge
Un garçon interdit
Un récit inedit
Une flamme sans cierge

Il n’ y a rien à en dire
Pourtant tu m’ouis
Il n’ y a rien à écrire
Pourtant tu me lies…

© François René
04.06.2014

Within limits

The vacuum level
An era of solitude
A habits destiny
Nothingness springboard

Gardener of my reason
To be or not to be
Without god nor master
Equal in all seasons

A blank square
A boy banned
An unreleased story
A candle flame without

There ‘s nothing to say
Yet you me yeses
There ‘s nothing to write
Yet you me lies …

© François René
04.06.2014

Cimetiere du pere…

Cimetiere du pere...

Gisant bas, un beau corps
Sous le marbre blanc, mort
Du cypres, haut,
Luisant, noir, un corbeau

Venue seule dans les allees
Lever le secret des aines
Laver des regrets peines
Sous le regard bai d’un juge aile

T’approchant de sa stelle
Le phenix, sombre sentinelle,
Sur la tombe opposee,
Croissant, vint a se poser

Coursier des ames perdues
Auditeur curieux des suppliques eperdues
Aux irremplacables hommes,
Des oublies,le majordome

Sous l’oeil sombre, inquisiteur,
A l’intrus delateur
Tu jettes cette priere a jamais
“Oui,quand bien meme, je l’aimais…”

© François René
20.10.2013

Sans sommeil, sans soleil

Sans sommeil, sans soleil

Comme un chien errant
Noir
Descends la pente, revant
Soir

Au village mourant
Blanc
Descends la pente, mouvant
Plan

Sequence d’ete finissant
Indien
Descends la pente, glissant
Meridien

© François René
25.09.2013

Sleepless, sunless

Like a stray dog
Black
Down the slope, dreaming
Evening

The dying town
White
Down the slope, moving
Map

Summer ending sequence
Indian
Down the slope, sliding
Meridien

© François René
25.09.2013

Croque Odile du Nil

Croque Odile du Nil

Au bout de la jetée
Je l’ai abordée
Elle, prête à se jeter…
Dans mes plans nordés
Mes exquises esquisses
Mes sûres épures
Cette silhouette lisse
Absente et diaphane guipure
Qui fuyait le champ
Timide créature
Qui fichait le camp
Fugueuse par nature
Au bout du monde

Au bout du môle
Je l’ai côtoyée
Elle, prête à se noyer…
Prête à se prêter
A mes jeux de rôles

© François René
04.06.2013

Croque Odile Nile

At the end of the pier
I addressed
She, ready to pounce …
In my Nordés Plans
My exquisite sketches
My safe diagrams
This sleek silhouette
Absent and diaphanous lace
Fleeing the field
Timid creature
Who did not care camp
Runaway in nature
At the end of the world

At the end of the pier
I have known her
She ready to drown …
Ready to lend
In my role plays

© François René
04.06.2013

Dernière trouée

Dernière trouée

Sentinelle d’orage
Boccage hors d’âge
Peigne édenté
Qui carde les nuages éventés

Soir d’Avril sur le fil
Cumulus en exil
Paysage d’outre sombre
Où les gris mangent les ombres

Que faisais-tu si tard?
Loin des cafés et des bars
Animés
Animale
A rôder dans l’espoir
D’une ultime lueur dans le noir

© François René
02.05.2013

Last hole

Sentinel Storm
Ageless Boccage
Toothless comb
Who chard clouds stale

April evening on the wire
Cumulus exile
Overseas dark landscape
Where the gray shadows eat

What were you doing so late?
Far cafes and bars
Animated
Animal
A prowling hope
On an ultimate glow in the dark

© François René
02.05.2013

Sans cible

Sans cible

Je me penche par dessus la rambarde
Du vertige Dieu me garde
Mais quand bien  même
Je prends ma vie entre les mains
Elle glisse entre mes doigts
Se défile et se noie
Dans l’onde se dissout
Et le débit puissant de la Seine saoul
Chavire mon âme comme fétu
Délaisse ma carcasse dévêtue
Je me penche
Je m’épanche
Une dernière fois
Une nouvelle fois
Plus
Planche de salut…

© François René
10.04.2013

no target

I leaned over the railing
God keeps me dizzy
But even
I take my life in the hands
It slips through my fingers
Runs away and drowned
Dissolves in the wave
And the powerful flow of the Seine drunk
Capsizes my soul like straw
Abandoned my carcass naked
I lean
I pours
One last time
Again
more
Of salvation …

© François René
10.04.2013

dead sea

dead sea

mer morte
que m’importe
j’attends en vain
menu fretin, alvin
la vraie vie est ailleurs
en dehors de ma bulle
les protons se bousculent
un monde continue ses rotations
grince
sans se soucier de mes passions
patientes
j’attends en vain
qu’un jour elle vint
je suis las, absent
impatient
malade d’une solitude poisseuse
je suis loin à présent
du point de jonction
je laisse à celui qui n’écrit pas
le soin
de poursuivre sans moi

et l’eau salée me porte
emporte mon chagrin

© François René
26.03.2013

dead sea

dead Sea
what matters
I wait in vain
small fry, alvin
real life is elsewhere
outside my bubble
protons jostle
the world continues its rotation
squeaks
regardless of my passions
patients
I wait in vain
one day she came
I’m tired, absent
impatient
sick of solitude sticky
I am not now
the junction point
I leave it to those who do not write
care
to continue without me

and salt water makes me
take my sorrow

© François René
26.03.2013

Sans nuance

Sans nuance

Dissous-moi
Efface mes effets
Tire au clair
Mes aspects
Défoncés
Insolubles
Déliquescente
Descente
Tourbillon
Fond de siphon
Sans entraves
Limpide
Et dense à la fois
Liquide-moi
Sans nuance

En vers d’eau…

© François René
14.03.2013

Without nuance

Dissolve me
Clear my effects
Light up
Smashed
Aspects
Insoluble
Deliquescent
Descent
Whirlwind
Bottom of siphon
Unfettered
Limpid
And both dense
Liquid me
Without nuance

In water verse…

© François René
14.03.2013

Contre toute attente / f

I: Words by François René
II: Words by Lara Kantardjian

(II) Contre toute attente

Il est des jours chargés d’insouciance
Tranchés comme l’aorte en giclent d’écarlates plumes
D’une taie morte libèrent une masse d‘enclume
Qui d’une plaie forte suinte sans méfiance
Les mots ne sont jamais les mêmes déférents
Aux vieux gestes déficients
Mais touchent les cœurs atteints
Eteints en liste d’attente
Que cherche le gisant au soir de son espoir
D’autres caresses d’éternelle jeunesse
Que l’aversion d’un corps en détresse
Réfutent au nom de la mémoire
Forme perdue qui ne retrouve son chemin
Errante aveugle aux infinis lendemains
Défilant résignée un fil d’Ariane
Imaginaire ou diaphane
Que n’ai-je vécu cent vies
Celle qui m’incombe
Que n’ai-je vécu d’envie
Celle d’une colombe

© François René
04.02.2013

Against all odds

He is charged with reckless days
Disposed of as the aorta spurt of scarlet feathers
One pillowcase dead free mass anvil
A wound that oozes high unsuspecting
The words are never the same deferens
The old gestures deficient
But touch the hearts with
Extinct waiting list
That seeks lying on the evening of his hope
Other caresses of eternal youth
The aversion of a body in distress
Refute the name of the memory
Lost form that finds its way
Wandering blind to the infinite tomorrows
Scrolling resigned a breadcrumb
Imaginary or diaphanous
What have I lived a hundred lives
Which I am responsible
What do I want to live
A dove

© François René
04.02.2013

(I) f

I crowned you with words
Unknowing
Uncovered the night that eclipsed
The shadow of absence
And breathed in the air
Of methaphors
Of all that you are,
Abstract fiction
Where truth stings like nettle leaves
Upon the pages of longing
White sorrow stretched out
Tracing both you and me
And all that we are
In a poem

*

© Lara Kantardjian
03.02.2013

Eventer les édredons

* Image by Franz (above)


Eventer les édredons

Les challenges qui dérangent
Ceux qui vous conduisent sur la marche suprême
Victoires étranges
Au summum vous coiffent d’un diadème
L’auriez –vous demandée cette félicité
D’aucun vous la refuserait toujours
Mais comme plébiscitée
Elle ceint votre front pourtour

Grand est votre mérite
De fat au rabais
De triste émérite

Béat abbéIl est des dons
Pesants
Pesant
Leur poids de pardons

© François René
17.01.2013

Meniature / Street shadow

Meniature

Du cadre vide de mes blancs
Perce l’avis noir de mes détresses
Mes passants fuient sur l’autre bord
Ils emportent avec eux l’espoir d’une accroche
Mettent en échec mes manœuvres d’approche
Mes grandes silhouettes voutées
Se perdent entre les raies cloutées
Passage au rouge
Anonymes privés d’identité
“Mais qui êtes vous?”
Mes figurants digressés
Dans l’album de mes clichés
Où à jamais vos innocences viennent nicher

© François René
14.10.2012

Meniature

The empty frame of my white
Pierces the opinion of my distresses black
My bystanders fleeing to the other side
They carry with them the hope of a hook
Are failing my approach maneuvers
My big arched silhouettes
Lost between the lines studded
Passage red
Anonymous private identity
“But who are you? ‘
My extras digressés
In the album of my photos
Where ever your innocence come to nest

© François René
14.10.2012

Confidences sur l’oreiller / Pillow talk – double suite II

* Image by Franz (right)

I: Words by François René
II: Words by Lara Kantardjian

I
Nuits blanches

Ils rallient les insomnies des étoiles
Tombés du lit des fées
L’édredon révulsé
Expulsés
Oiseaux oisifs
Chassés du nid
Un soir, une nuit
Dans le noir ils déambulent
Internautes noctambules
Délaissent leurs matelas
Butent leurs antennes
Aux écrans plats
Oublient leurs ébats
Pour caresser les touches
A la lumière des chandelles
Leur sommeil n’est plus qu’alibi

© François René
15.06.2012

Sleepless

They rally the stars of insomnia
Fallen from the bed of the fairies
The quilt disgusted
Expelled
Idle birds
Driven from the nest
One evening, a night
They wander in the dark
Internet clubbers
Abandon their mattresses
Stumble their antennae
For flat screens
Forget their antics
To stroke the keys
A candlelight
Their sleep is no longer alibi

© François René
15.06.2012

II
Pillow talk

There is no right nor left
for a shipwrecked soul
in a narrow bed

Bereft of choice
the fallen
whose broken wings are spread
like a wound
lie restless,
at insomnia’s gate

Doubles are made for two,
whose dreams
midnight merges and ties
like two hands
to night
a caress
a whisper
upon two pillows
whose scent
veils their eyes
in sweet perfume
of words
that fall
and burn with desire
like a lover
on their knees
at the foot of the bed

*

© Lara Kantardjian
16.06.2012

Confidences sur l’oreiller

Il n’y a ni côté droit, ni côté gauche
pour une âme naufragée
dans un lit étroit

Dépourvus de choix
ceux qui sont tombés
et dont les ailes brisées persistent
comme une blessure,
sont de perpétuels agités
à la porte de l’insomnie

Les chambres doubles sont pour deux,
deux dont les rêves
fusionnent à minuit, alliés
comme deux mains
à la nuit
une caresse
un chuchotement
sur deux oreillers
dont le parfum
voile leurs yeux
dans le flagrance sucrée
des mots
qui tombent
et brûlent de désir
comme un amant
agenouillé
au pied du lit

Translated by François René
16.06.2012

Confidences sur l’oreiller / Pillow talk – double suite I

* Image by Franz (right)

Confidences à l’aube

Vigiles aux heures canoniales
De matines à laudes
En flagrant délit
Ils flagellent leurs abécédaires
Mortifiant leurs états d’âme
D’écrits salutaires
Consumant leur flamme
Sentinelles
Se passent les consignes
La bonne nouvelle
Infidèles à leurs couches refroidies
Livides à minuit
De la vie

© François René
16.06.2012

Confidences at dawn

Vigils for canonical hours
From Matins to Lauds
In flagrante delicto
They flog their primers
Mortifying their moods
On written beneficial
Their flame burning
Sentinel
Happen instructions
The good news
Unfaithful to their layers cooled
Livid at midnight
Of life

© François René
06.16.2012

C’est une grace / shadows suite

* Image by Franz (left)

C’est une garce

Au haut de l’échelle sociale
Ou au ban de la société
Partage ton ombre éthérée
Avec ta solitude focale

Elle force ta bulle
Te viole
Te vole toute liberté

Encombrante compagne fidèle
Tu l’emmènes dans tes bagages
Elle est de tous tes voyages

A la réception des hôtels
Tu l’inscris sous un faux nom
Elle partage ton single pour un supplément
Et chasse tous tes amants

© François René
10.06.2012

It’s a bitch

At the top of the social ladder
Or ostracized
Sharing your shadow ethereal
With your solitude focal

It forces your bubble
You violate
You fly freely

Cumbersome faithful companion
Thou take along in your luggage
It is all your trips

At the hotel reception
You register it under a false name
It shares your single for a supplement
Hunting and all your lovers

© François René
10.06.2012

Quadra

* Image by Franz (right)

Quadra

Alliance ou affinités électives
As Goethe say
Twice
Two and Two
Tout s’impose à la nuit
Désillusions aux tempes grises
Désirs ridés
Délicates déliquescences
Rouges baisers
Beauté
Tout s’oppose à la nuit

© François René
05.06.2012

Court

Alliance or affinity elective
As Goethe say
Twice
Two and Two
Everything is imposed on the night
Disillusionment with gray temples
Desires wrinkled
Delicate deliquescences
Red kisses
Beauty
All are opposed to the night

© François René
05.06.2012

love is love… / Ligne d’O

* Image by Franz (left)

Ligne d’O

Page, belle amie de mots passants
Comme “Love is love”
Qui viennent et s’en sauvent…
Une nouvelle vague chassant
Un peu l’eau
Un peu l’autre
Dépose sur ta grève
Un pseudo:
Franz ou Mme Rêve
Transforme en plage de lecture
Ton vélin sable blanc pur

© François René
25.05.2012

O line

Page, beautiful friend of passers words
As “Love is love”
Who come and save …
A new wave driving
A little water
A few other
Deposited on your strike
A nickname:
Franz or Ms. Dream
Transformed into beach reading
Your vellum pure white sand

© François René
26.05.2012

Il faut tourner la page

Il faut tourner la page

Un frisson sur ma peau
Cette caresse vague
Soupir d’un souffle
Chaud
Comme un artisan de mots
Façonne une minute
Vide irriguée de larmes
Salées
Les ridules alignées
Vocalisent de clé en clé
Ondines aux courbes
Infini
Je te rejoindrai nonchalant
Au coucher
En bas de page…

© François René
21.08.2012

We must turn the page

A shiver on my skin
This caress wave
Sigh a breath
Hot
As a craftsman of words
Shapes one minute
Irrigated empty tears
Salt
Wrinkles aligned
Vocalize key in key
Ondines curves
Infinite
I’ll join nonchalant
At bedtime
Bottom of the page …

© François René
21.08.2012

the voice of the sea III / C’est ton choix

C’est ton choix

Tu pousses ton jeton
Sur l’échiquier de mes questions
Point d’obstacles même à tâtons
Tu décides de ton avenir
Décidée de séduire
Sans te soucier de mon devenir
Zelée d’éconduire

Fille d’alizé, tu souffles le chaud
Aux visages des naufragés
Agrippés aux faisceaux du radeau
Tu mènes ta traque
Aux confins des doutes
Rejettes à l’eau, qui se braquent
Entravent les bordées de ta route

Artiste, tu prends pour donner
Mangeuse d’hommages répétés
Aux critiques abonnée
Tu justifies même les étés

C’est ton choix…

© François René
19.04.2012

It’s your choice

You push your token
On the chessboard of my questions
No obstacles even in the dark
You decide your future
Decided to seduce
Without you worrying about my future
Zealous to turn away

Daughter of trade winds, you blow the hot
Shipwrecked faces
Clinging to the raft beams
You lead your hunt
Confines doubts
Being dropped to water, which are steered
Hinder your path lined with

Artist, you take to give
Eater repeated tributes
Subscribes to critics
You justified even the summers

It’s your choice …

© François René

instant light: studio interior / Cambre con te

Cambre con te

Cambrée
Seins pendants
Vers moi bombés
Tu geins et je te prends

A nouveau
A renouveau

Je te prends et t’apprends

Flux, reflux
Union fusion
Jamais repus
Confusion confessions

Moments de délires
Déliés des sens
Sans rien dire
En comprendre l’essence

Revivre à l’amour
Revivre d’amour

A nouveau je te prends
A nouveau je t’apprends

© François René
Reprises 95

Chamber with you

Cambered
Pendulous breasts
Curved towards me
You moan and I take you

Again
A revival

I take you and teach you

Flow, reflux
Union merger
Never satiated
Confessions confusion

Moments of delirium
Loose sense of
Without saying anything
Understand the essence

Relive the love
Reliving love

Again I take you
Again I teach you

© François René
From the archives 1995
21.02.2012

the voice of the sea IX / Chantiers navals

Chantiers navals

J’arrache des écailles de complaisance
De ta carapace d’indifférence.
Les échardes de ton écorce
Blessent mes mains à force
De caresses.

Je montre l’autre pour mieux me voir moi,
Mais tu détournes ton visage pour éviter mon choix.

Etions- nous faits pour nous nuire?
Prédestinés à nous détruire!

Epaves échouées aux rives de dunes.
Vaisseaux chahutés aux houles de lunes.
Solitaires radeaux aux quilles souillées.
Baleines à bosses muettes et mouillées.

Tu regardes l’autre pour mieux te voir toi,
Mais je détourne mes yeux, par dépit je crois.

Le vent crut bon de nous rapprocher un temps.
Nous sommes tombés avec lui, désarmés.

Notre souffle tarit aux sècheresses de nos désirs larvés
N’évente plus autant ou moins longtemps
Nos penchants opposés…

© François René
20.02.2012

Shipyards

I tear the scales of convenience
in your shell of indifference.
Splinters of your bark
hurt my hands to force
caresses.

I show the other to better see me,
but you hide your face to avoid my choice.

Were we made to harm us?
Predestined to destroy us!

Wreck beached on the banks of dunes.
Vessels to swell heckled moons.
Solitary rafts skittles soiled.
Humpback whales wet and silent.

You look at the other better to see you,
but I will hide my eyes, out of spite I think.

The wind we saw fit to bring a time.
We fell in with him, disarmed.

Our breath to drought dries up our tears desires
Do as much or more fanning shorter
Our opposed inclinations…

© François René
20.02.2012

the voice of the sea IX / Jeux d’O

Jeux d’O

Pluie fine
Peaux fines
Membres mouillés

Membre mouillé
Pomme de douche
Eau pour couche

Bouches à corps
Encore, encore
Mains sages

Savants massages
Moussants savons
Sauvages frissons

Chauds ébats
Hauts et bas
Membres mouillés

Peaux fines
Pluie fine
In fine, in fine…

© François René
Reprises 95

Games of O

drizzle
thin skin
members wet

member wet
shower
water for layer

mouths to body
more, more
loving hands

scholars massages
foaming soaps
wild thrills

hot lovemaking
high and low
members wet

thin skin
drizzle
ultimately, in fine …

© François René
21.02.2012

writing #2 / Pas de bourrée

Pas de bourrée

Au dimanche du renouveau
Je rame à trouver mes mots

Les cloches martèlent le silence
L’horloge impose sa cadence

Temps de printemps
Vent de plein champ

Ecrire
Toujours écrire
Pousser dans le dos
Sa plume, son stylo

Tel le laboureur
Derrière son soc conquérant et vengeur
Creuser les lignes
Planter ses signes

Les sillons profonds
De gros maux surgissent
S’aèrent des tréfonds
Se défont des abysses

Au dimanche du renouveau
Je meurs à trouver ma trame

© François René
07.02.2012

Workalcoholic

Sunday’s revival
I row to find my words

The bells pounding silence
The clock imposes its rate

Spring time
Wind full field

Write
Always write
Push back
My pen, my pain

As the farmer
Behind his plow conqueror and avenger
Dig lines
Plant its signs

Deep furrows
Major evils arise
To aerate the subsoil
Break up of the abyss

Sunday’s revival
I’m dying to find my frame

© François René
07.02.2012

Baie des Trépassés

Au chemin de partage
Bande entre terre et plage
Tu t‘évades

Au couchant de passage
Balle défunte mirage
Tu t’évades

Au vent de parages
Brise naufrage
Tu t’évades

Aller simple
Sans détours

En traînant tes chaines…

© François René
13.02.12

barren land / Baie des Trépassés

Bay of the Dead

The shared path
Stripped between land and beach
You escaped

At sunset crossing
Dead ball mirage
You escaped

Wind trimming
Sinking breeze
You escaped

Single
Plainly

Dragging your chains…

© François René
13.02.12

Mr Jones around midnight / Des amours perdus

Des amours perdus

Que reste-t-il de nos amours?
De ceux qui bravent les âges!
De ceux qui lissent les rages!

Des vies derrières des visages gris,
Des masques de comédie tragique.
Tous les schémas sont épuisés
Aux envies amenuisées.
Des histoires d’éternité aux promesses non tenues
Sont autant de murs lézardés,
Aux fissures de taille.
Le strip ne tient plus.
Les cicatrices marquent nos désillusions.
Tous les chemins explorés et déplorés
Mènent au sentier à voie unique,
Au Main Stream sans nouveaux affluents,
Au long fleuve tranquille qui se perd
Tantôt dans les abysses d’océans gloutons.

Que reste-t-il de nos amours?
De ceux qui épicent les nuits !
De ceux qui lient unis et pis… !

Je tiens un journal non écrit de mon corps.
D’aucun n’en lève le tabou.
Tous lisent en moi à livre ouvert.
Mes regards inquisiteurs plantent des marques pages.
Mes amères grimaces renvoient d’acides regrets.
Tout naît que façade:
Esprit mue par une enveloppe de contraintes,
Bagage trop lourd pour marionnettes sans bras,
Agitation épileptique comique,
Spasme pathétique,
Oubli de mon identité, édenté,
A l’aversion tactile,
A la vieillesse inutile…

© François René
13.02.2012

Lost loves

What remains of our amours?
Of those who brave the ages!
Those which smooth the rage!

Lives behind the faces gray,
Masks of comedy tragedy.
All schemes are depleted
At desires diminished
Stories of broken promises to eternity
Are all cracked walls,
Crack of size.
The strip is gone.
The scars mark my disillusions.
All roads explored and deplored
Lead to single-track trail,
The main stream without new tributaries,
The smooth sailing that is lost
Sometimes in the depths of the oceans gluttons.

What remains of our amours?
The spice of those nights!
Of those who bind together and worse…!

I want an unwritten diary of my body.
None of you will up in the taboo.
All are reading in an open book.
My prying eyes are planting bookmarks.
My bitter grimaces refer acid regrets.
Everything is born only front:
Spirit driven by a shell of constraints,
Baggage too heavy for puppets without arms,
Agitation epileptic comical
Spasm of pathetic
Forgetting my identity, toothless,
A touch aversion,
At the old age useless …

© François René
13.02.2012

hasselblad / De la mémoire photographique d’un appareil photographique usagé

De la mémoire photographique d’un appareil photographique usage

Avant de faire cette rétro vision
L’acte déclencheur de cette mise au point
Ce regard de faux culs
Cet éclairage flashy
Sur fond de lavis
J’ai tramé de profil
La face cachée à dais couverts
Et en tête à tête de son portrait en pied
Comme la mémoire visuelle d’un vieux réflex sans bague
J’ai réfléchi une pause, lente île
J’ai prisé les vus, ni pris ni vu
De nus de nous, d’eux…

© François René
04.02.2012

Photographic memory of a used camera

Before making this feedback vision
The act triggered this development
This lousy look
This blitz fake light
A Background wash of
Hatched profile
The dark side to canopy covered
And head to head full length portrait
As the visual memory of an old clamping ring SLR
I thought for a pause, slow island
I have seen the prized, nor taken nor seen
Nudes of us; of them…

© François René
05.02.2012

alleyway #4 / Votation

Votation

Par amour des étoiles de Noël
Elle a rejoint le camp du ciel.
A la clôture du scrutin
Elle a glissé leste son bulletin

Du oui a choisi le parti
A la nuit elle est partie

Tombée la clarté diurne,
Au soir de sa vie, a fait le choix,
Paisible, de déposer sa voix
A jamais au fond de l’urne

© François René
01.2005

Vote

For love of Christmas stars
She joined the camp of the sky.
At the close of polls
She slipped her lithe form

Of yes chose the party
At night she left

Fell clarity diurnal
On the evening of her life, has chosen,
Peaceful, to file her voice
Ever at the bottom of the urn.

© François René
05.02.2012

field / Visions évanescentes

Visions évanescentes

Faucheur dans un champ de prose
Je dérange les étoiles
À cueillir les roses

Voyeur dans un champ de pose
Je dérange la toile
À fixer les choses

Perturbateur de la vénusté intemporelle
Je dérange le voile
Des nimbes immortelles

Poète
Je dérange

© François René
30.01.2005

Visions evanescent

Mower in a field of prose
I disturb the stars
To pick the roses

Voyeur in a field exposure
I disturb the painting
To fix things

Disturber of the timeless venusta
I disturb the web
Haloes of immortal

Poet
I disturb

© François René
31.01.2012

after the storm / Voyage au but de la nuit

Voyage au but de la nuit

en un cimetière vivant
coucherai mon divan
dans une belle fosse

en un cimetière vivant
m’allongerai gisant
dans une belle fosse

en un cimetière vivant
me reposerai d’avant
dans une belle fosse

en un cimetière vivant
braverai le vent
dans une belle fosse

en un cimetière vivant
jouirai d’un plein-temps
d’ennui puant

serein et réconcilié avec le proche
mon poing dans une poche
serrant fort un mot malin
testament parchemin :
” La nuit je mens !
La nuit je m’en lave les mains…”

© François René
21.01.2012

Journey to the end of the night

in a living cemetery a bit
I’ll lie down my sofa
in a beautiful pit

in a living cemetery a bit
I’ll stretch out as a lying
in a beautiful pit

in a living cemetery a bit
I’ll rest before
in a beautiful pit

in a living cemetery a bit
I’ll brave the wind
in a beautiful pit

in a living cemetery a bit
I’ll enjoy a lifetime
of latent emptiness

serene and reconciled with the nearest
my fist in the pocket
clutching a clever word
testament parchment:
“At night I lie!
At night I wash my hands of it…”

© François René
31.01.2012

l’homme au parapluie / bout-filtre

bout-filtre

walking on the grand boulevard
like an american lost star
from a last woody movie
alone or twice, with the man au parapluie

driving in the grand soir de Paris
like a vintage mercedes fan
a smoking cafe crème woman
alone or twice, ami-ami, chère amie

dreaming of the grand opéra de la vie
as cyprus cendrillon
faraway from Larnaca and sea
alone or twice, after midnight beneath his umbrella

© François René
04.01.2012

Sur les rails

Le lundi
Je mène une vie détachée
De célibataire marié

Le mardi
Je mène une vie en accordéon
De mariole caméléon

Le mercredi
Je mène une vie en pointillée
De voyageur sans billet

Le jeudi
Je mène une vie aride
De métronome torpide

Le vendredi
Je mène une vie au frein
De passager sans entrain

Le samedi
Je mène une vie apocryphe
De clandestin passif

6 jours sur 7
Je mène une vie las
Là où me mène la vie

Quand vient le dimanche
J’écris
Et je ne m’ennuie guère
En ma compagnie
Des chemins du faire

© François René
07.02.2005

transition / Sur les rails

Sur les rails

Le lundi
Je mène une vie détachée
De célibataire marié

Le mardi
Je mène une vie en accordéon
De mariole caméléon

Le mercredi
Je mène une vie en pointillée
De voyageur sans billet

Le jeudi
Je mène une vie aride
De métronome torpide

Le vendredi
Je mène une vie au frein
De passager sans entrain

Le samedi
Je mène une vie apocryphe
De clandestin passif

6 jours sur 7
Je mène une vie las
Là où me mène la vie

Quand vient le dimanche
J’écris
Et je ne m’ennuie guère
En ma compagnie
Des chemins du faire

© François René
07.02.2005



On track

Monday
I lead a life detached
Of single married

Tuesday
I’ll live accordion
as comic chameleon

Wednesday
I lead a life dotted
Traveler without a ticket

Thursday
I lead a life arid
Metronome torpid

Friday
I lead a life of brake
Passenger-heartedly

Saturday
I lead a life apocryphe
Clandestine passive

6 days out of 7
I lead a life weary
Where life takes me

When it’s Sunday
I write
And I do not miss
With me
Paths to do

© François René
31.01.2012

lubitel / Sister morphine

Sister morphine

La piqûre de morphine
Assure la mort fine.

Le doux venin s’insinue
Dans les veines de l’ingénue.
Jette une invisible passerelle
Entre l’être et le non-être.
Dispose une grimpante échelle
Révélatrice d’un ultime bien-être.

Délivrance de l’agonie
Au poison libérateur,
Dernière consommation de drogue dure
Presque anodine,
D’un moment doux qui perdure,
D’une petite pointe cabotine
Qui vient à heure fixe
Planter son dard, son épine.

Pic et pic et collégr…âme
Bourre et bourre et ratat…âme
Ams ; tram ; gr…âme

« Tu; sors; du; je ! »

© François René
26.12.2004

Sister Morphine

The injection of morphine
Provides fine death.

The sweet poison creeps
In the veins of the ingenue.
Throws an invisible bridge
Between being and non-being.
Has a climbing ladder
Indicative of ultimate well-being.

Issuance of the agony
Poison liberating
Final consumption of hard drugs
Almost trivial,
From a sweet moment that endures,
On a small point strolling player
That comes at a fixed time
Planted its sting, his spine.

Pic et pic et collégr…âme
Bourre et bourre et ratat…âme
Ams ; tram ; gr…âme

« Tu; sors; du; je ! »

© François René
31.01.2012

The Sublime Void~ collaboration